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Rencontre « souffrance psychique et lien social » le 9 juin 2022 à Flers (61)
3 juin 2022 à 8 h 00 min - 17 h 00 min
Une quinzaine de membres de notre association participeront à la journée « Souffrance psychique et lien social » organisée par Santé Mentale France le Jeudi 9 Juin 2022 (Centre Madeleine Louaintier – 3, Square Delaunay 61100 Flers)
8h30 : Accueil
9h00 : Ouverture
Dr Pascal CRETE, Président SMF Normandie
9h15 : La souffrance psychique : propos introductif
Dr GOLSE, psychiatre
Dr CRETE, psychiatre et directeur des foyers de Cluny
10h00 : Réflexions sur la fonction de psychologue au regard de la situation économique, sociale et sanitaire actuelle
Jocelyne PLANCHAIS, Estelle LEBOURGEOIS, Marion COLLOT, psychologues cliniciennes au CH de Flers
11h00 : Pause
11h15 : Incendies, les figures du Surmoi dans notre modernité
Alexandre LEVY, psychologue clinicien, psychanalyste, maître de conférences en psychologie clinique à l’UCO d’Angers12h15 : Repas
14h00 : Souffrance psychique « Du Ici et du Là-bas », le champ des possibles Haddia DIARRA, psychologue clinicienne, directrice de l’association Terra psy – Psychologues sansfrontières
15h00 : Regards croisés autour du lien social dans un GEM
Adeline SEMENT, coordonnatrice de GEM en Seine maritime, Emmanuel MOULIN, animateur du GEM de Flers, ainsi que les usagers des GEM
16h30 : Conclusion
17h00 : Fin
« Souffrance psychique et lien social »
ARGUMENT
Au fil des dernières décennies, le terme de souffrance psychique s’est imposé dans notre vie quotidienne :
souffrance liée au contexte social et économique, souffrance au travail dont le burn-out en est une expression
fréquente, souffrance individuelle suite à des évènements douloureux de la vie : traumatismes, perte d’emploi,
deuil… Longtemps négligée, la souffrance psychique est aujourd’hui reconnue, même fortement médiatisée, au
point où parfois « la ligne de partages des pleurs » entre normal et pathologique est difficile à discerner.
La pandémie a ouvert un nouveau champ d’expression à la souffrance psychique : crainte de la maladie et
angoisses de mort, mesures de confinement et réduction drastique des échanges humains renforçant isolement
et repli sur soi. Cette crise sanitaire est lourde de conséquences, tant sur le plan économique que social et
psychique : décompensations de personnalités fragiles, publics plus exposés tels les professionnels de santé, du
SMS, les étudiants…. Et l’évolution de cette crise qui persiste dans le temps, nous laisse penser que le monde
d’après ne sera pas identique au monde d’avant. Pour continuer de vivre, travailler, aimer, penser… nous devons
intégrer ce Réel qui surdétermine notre vie quotidienne, trouver des moyens de répondre aux souffrances
générées.
Pour soulager le sujet de sa souffrance, il existe aujourd’hui des réponses. Les sciences humaines soutiennent
la dimension de la parole, expression de la vérité du sujet, susceptible de libérer ce dernier de ses aliénations ;
la psychanalyse a longtemps fait figure de référence de cette approche. Aujourd’hui en parallèle, d’autres formes
de psychothérapies sont proposées : thérapies cognitivo- comportementalistes et émotionnelles, méditation
pleine conscience, EMDR, hypnose… sans oublier le recours à la pharmacopée psychiatrique (antidépresseurs
ISRS). Le monde du travail s’est aussi doté de réponses spécifiques pour limiter, prévenir la souffrance générée
par le travail et ses organisations.
Face à un individualisme croissant, majoré par la pandémie, la dimension du lien social semble s’estomper au
profit de réponses plus individuelles, souvent médicalisées. Quelle place aujourd’hui sont laissées aux effets du
groupe auquel on appartient et s’identifie, au collectif dans lequel on s’inscrit ? L’entraide, la solidarité, le
partage, l’accueil sont des valeurs qui marquent l’histoire de nos institutions sanitaires et médicosociales ; les
associations culturelles en santé mentale, les clubs thérapeutiques, les GEM témoignent des tentatives de
traitement de la souffrance psychique par le lien social. Le soin psychique et l’accompagnement ne prennent
sens que s’ils visent à donner ou rendre au sujet en souffrance, une capacité à tisser son propre lien social,
support de sa dimension existentielle.
Nous proposons d’interroger aujourd’hui cette fonction essentielle de « portance du lien social » dans nos
institutions.